Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature

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Compostage

 

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Le gisement national de déchets verts des ménages s'élève à 4.5 millions de tonnes/an, soit en moyenne 75 kg/habitant/an.


Le compostage, cela consiste à transformer les matières organiques biodégradables en un mélange fertilisant appelé compost.

Le geste

Déposer en tas ou dans un composteur ses déchets de cuisine (épluchures, restes de repas, marc de café) et les déchets de jardin (tontes de gazon, feuilles mortes, petites branches coupées ou broyées). Aérer et surveiller l'humidité.

Pas de jardin ?

Ceux qui vivent en appartement ou n'ont pas de jardin peuvent aussi fabriquer du compost grâce au lombricompostage. Les vers de fumier (Eseinia foetida) installés dans un bac spécifique sont alimentés par les déchets de cuisine coupés en petits morceaux. Les vers absorbent et digèrent cette nourriture fabriquant ainsi du compost ; le liquide obtenu est récupéré pour être utilisé dilué comme engrais pour les plantes.
Le lombricomposteur (ou vermicompostière) peut être acheté dans le commerce, ou auto-construit, à l'aide de simples caisses en plastique.

Enjeux

Réduire de 30 % le poids de nos poubelles, et produire un engrais naturel.

Réaliser soi-même son lombricomposteur

Bien sûr, vous pouvez acheter un lombricomposteur dans le commerce, mais vous pouvez aussi le fabriquer chez vous ! Voici un mode d'emploi qui vous indiquera la marche à suivre :

 


Le document a été élaboré par l'association Belge Espace Environnement dans le cadre du projet Interreg IIIa : "Acheter malin, c'est jeter moins" - www.minidechets.org.

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Lombricomposteur fait maison

Savoir reconnaître la bonne larve

Voici comment faire la différence entre une larve de cétoine et une larve de hanneton. La larve de hanneton est donc celle à enlever du composteur puisqu’elle risquerait de dévorer vos plantes !

  •  Larves de cétoines : elles se nourrissent de végétaux morts et sont donc un bon accélérateur de décomposition dans le composteur. Elles ont du poil sur le dos et s’en servent pour se déplacer. Adulte, ce sont de beaux coléoptères vert brillant. La larve à une tête plus petite que le corps et l’extrémité de la larve est bien ronde et dodue.

  • Larves de hannetons : elles se nourrissent des racines des végétaux comme les vivaces, les arbres fruitiers, etc. Elles se déplacent sur leurs pattes. Adulte, les hannetons qui sont aussi des coléoptères dévorent les feuilles des arbres fruitiers. La larve a la tête aussi grosse que le corps et l’extrémité de la larve est pointue.

 

Témoignages et expériences

Marc : lombricompostage, 110 kg de déchets évités par an !

« Nous sommes une famille d'en moyenne quatre personnes et nous possédons un lombricoposteur depuis maintenant six mois. Cela faisait déjà longtemps que nous regrettions de voir nos déchets fermentescibles partir à la poubelle. Nous avions conscience qu'ils représentaient un volume conséquent potentiellement valorisable ; nous avions ce sentiment de gaspillage. Mais nous vivons dans un appartement, et ne possédons qu'un balconnet pour seul extérieur. Le compostage était donc impossible.
Nous avons cependant découvert ce système de lombricomposteur, utilisable pour une petite surface comme la nôtre. Nous nous sommes renseignés sur son utilisation. Nous voulions nous assurer que le système était facile d'emploi, et surtout qu'il ne soit pas une source de désagréments. Nous craignons en première ligne les problèmes d'odeurs et d'entretien, mais toutes les informations que nous avons pu trouver à ce sujet nous ont rassurés.
Nous nous sommes donc lancés, malgré quelques réticences de certains membres de la famille qui trouvaient l'idée de cohabiter avec des lombrics peu ragoûtante... du moins au début ! Finalement, une fois familiarisés avec la chose, même les plus récalcitrants se sont habitués ! De la même façon que nous trions nos déchets, déposer nos épluchures dans le lombricomposteur est devenu le nouveau geste quotidien, avec un aspect sympathique et ludique en plus : on en profite pour vérifier que nos vers ont bon appétit et font bien leur travail, on observe la façon dont cette masse végétale diminue peu à peu... voir apparaître notre premier compost a vraiment été enthousiasmant !
En moyenne, nous mettons dans ce lombricomposteur 600 grammes de déchets tous les deux jours. Avec le jus qui en ressort, nous pouvons produire un engrais liquide pour nos plantes, et nous en profitons pour donner notre surplus aux voisins. Cet été, nous avons comme à notre habitude utilisé notre petit balcon pour manger dehors : le lombricomposteur est resté discrètement à nos pieds, sans dégager aucune odeur. Nous sommes aussi partis plus de deux semaines en vacances, et comme prévu, les lombrics ont très biens vécus durant cette période.
Aujourd'hui, nous sommes tous d'avis que l'expérience a réussi. Aucun regret d'avoir fait cette acquisition, et une constatation : loin d'avoir envahis notre maison, les vers ont gentiment réduits nos allers-retours à la poubelle ! »

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Composteur de balcon

Jérémie : compostage en tas en habitat collectif

« Le compostage : facile à faire, quand on habite une maison avec jardin mais en appartement... Personnellement, j'habite dans un immeuble ancien de deux étages avec cour et jardinet où j'ai installé un compost à ciel ouvert. Cela fait maintenant un an qu'il « travaille » sans que je n'aie aucun retour négatif de mes voisins : pas de mauvaises odeurs, lieu propre et entretenu.
Pour mon confort et celui de mes voisins, le compost se situe au fond du jardin, à l'abri d'un laurier sauce qui a l'avantage de garder son feuillage l'hiver et de camoufler ainsi le compost des vis-à-vis du voisinage. Pour alimenter mon compost, j'utilise une casserole pour transporter les épluchures et le marc de café ; j'évite ainsi la stagnation de déchets organiques en décomposition à proximité de la cuisine, et donc la prolifération d'insectes, surtout par forte chaleur.
Pour le réaliser, j'ai choisi un petit coin discret où traînait du bois mort. J'ai fait 3 tas : un de bois mort, un de déchets végétaux issu de débroussaillement, et un de déchets organiques issu de ma cuisine. La faune nécessaire à une bonne décomposition était déjà présente sous le bois mort. J'ai juste eu à embellir l'endroit avec quelques briques et planches.
Le compostage en immeuble est possible chez moi car l'espace nécessaire est là. Il ne manque plus qu'à le rendre collectif, c'est-à-dire, proposer aux voisins de récupérer eux aussi leurs déchets de cuisine. »

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Composteur habitat collectif

Compostage collectif à Chambéry et dans la Drôme

Le compostage n'est plus seulement l'affaire des ménages habitant en pavillon. Les résidents d'immeubles dotés d'espaces verts sont aussi concernés. À Chambéry Métropole, les habitants sont invités à se rapprocher de leur président de copropriété ou de leur syndic pour demander l'installation d'une aire de compostage qui sera utilisée par plusieurs foyers. L'agglomération les assiste dans cette démarche, grâce à un réseau de guide composteurs.
Plusieurs critères doivent être réunis pour assurer la réussite de ce type de projet, notamment :
• Existence d'un espace de 15 à 20 m2 (en terre, ou pelouse)
• Identification d'un ou plusieurs relais parmi les futurs utilisateurs de l'aire de compostage
• Validation du projet par le conseil syndical
• Formation des relais pour devenir des « guides composteurs »
• Sensibilisation des habitants de l'immeuble au compostage.
En partenariat avec le SYTRAD, la ville de Portes-lès-Valence et l'organisme Drôme Aménagement Habitat, la FRAPNA Drôme propose une expérience de compostage collectif. À suivre.

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Composteur de jardin

Connaissez-vous le Bois Raméal Fragmenté ?

Le « BRF » consiste à répandre sur le sol de petites branches fraîchement broyées. Cela permet de cultiver des végétaux (alimentaires ou non) sans labour, sans engrais et avec très peu d'eau. Microfaune et microflore vont s'installer et reproduire dans le jardin les mécanismes de transformation utilisés par la forêt.

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BRF

Témoignages et expériences

Odile : du BRF dans mon jardin

« Armée d'un peu de culot et d'une grande curiosité, voici deux ans que j'expérimente le BRF dans mon jardin. Avant l'épandage, le sol est travaillé en surface avec des outils à main, sans être retourné ni tassé. Après épandage, le sol est travaillé à minima afin de ne pas compromettre les effets du BRF.
J'ai pu me faire livrer par des élagueurs connaissant les critères du BRF (rameaux de feuillus de moins de 7 cm de diamètre, broyés en vert et transportés immédiatement). D'autres élagueurs sont venus surplace pour broyer des branches issues de mon terrain. Le broyat a été épandu dans le jour qui a suivi la livraison à raison de 4 cm d'épaisseur environ. Jour après jour, malgré quelques tâtonnements face à cette nouvelle matière, j'ai semé, planté, récolté, allant de découverte en découverte :
- Le mycélium est apparu rapidement (deux mois après), favorisé par temps humide, plus discret par temps sec.
- Au bout de six mois, la terre sableuse s'est transformée : plus souple, plus aérée, de meilleure tenue.
- Sur les zones avec BRF, le désherbage est bien plus facile et les arrosages moins fréquents.
- Les fraisiers, tout d'abord jaunissants dans cette terre calcaire, ont reverdi de façon spectaculaire.
Je souhaite poursuivre cette expérience, alors, rendez-vous l'année prochaine ! »

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BRF dans le jardin

Les conseils de Jacques

Jacques habite à Bourg-lès-Valence et cultive un jardin potager de 500 m2. A la recherche d’astuces pour réduire le besoin d’arrosage, il a découvert récemment la technique du BRF. En janvier dernier, il a fait venir 4 m3 de BRF qu’il a étendu sur une partie de son jardin. Il répond aux questions que vous vous posez.
« Pour bien mettre en œuvre le BRF, c'est important de respecter quelques grands principes :

-Comment obtenir du BRF ?

Il faut broyer assez finement des branches d’arbres et d’arbustes : utiliser des jeunes branches car ce sont elles qui contiennent de la lignine digestible par les champignons. A partir du mois d’août (bois aoûté en sève descendante), la branche contient d’excellents nutriments pour les champignons.

-Quels végétaux utiliser ?

Les feuillus d’essence noble et à cycle long (chênes, hêtres, érables…) ; un mélange est toujours préférable si on peut. Peuvent s’ajouter les arbustes d’ornement, troènes, tiges de grimpantes. Il faut éviter les conifères (sapins, thuyas, résineux).

-Comment procéder ?

Étendre le BRF en automne ou au début de l’hiver sur une couche de 4cm. Le taux d’humidité naturellement élevé à cette époque favorise l’apparition de champignons qui transforment le bois. Au bout de quelques mois, le BRF peut être incorporé en surface ce qui relance le processus.

-Quelle précaution ?

Il faut épandre le BRF aussitôt sorti du broyeur de branches car la partie fraîche qui vient de la sève de l’arbre est très importante pour favoriser la germination des spores de champignons. »

 

Sites, adresses et livres pour plus d'informations

Compostage

 

 

Lombricompostage

Lombricompost pour tous de Jean-Paul Collaert, éditions de Terran (consultable à la FRAPNA Drôme)

Acheter un lombricomposteur : Botanic, plateau des couleurs à Valence, ou Palmiers Prestige, Rond point de Fiancey (RN7) à Livron-sur-Drôme Tél. 04 75 55 29 31.

BRF

Le BRF vous connaissez de Jacky Dupety, éditions de Terran (consultable à la FRAPNA Drôme)
De l'arbre au sol, les Bois Raméaux Fragmentés de E. Asselineau et G. Domenech, éditons du Rouerge
Le jardin naturel de J.-M. Lespinasse, éditons du Rouerge.

 

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